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28 avril 2015

À la médiathèque

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Notre réunion mensuelle du 24 avril s'est tenue, comme annoncé, à la médiathèque intercommunale de Saint-Éloy-les-Mines, dont le directeur, Grégory Audoire, avait accepté de nous présenter les récentes acquisitions destinées à enrichir le fonds poésie.
L’établissement vient en effet d’inscrire à son catalogue une série d’ouvrages en relation avec le thème choisi pour le « Printemps des Poètes » 2015 — « L’insurrection poétique ». Les moyens financiers alloués à la culture par la communauté de communes tenant de la portion congrue, il fallait se limiter à une sélection d’une trentaine de titres, à la fois représentative et originale, associant œuvres individuelles, anthologies, études critiques et approches relevant de l’histoire littéraire.
En préalable à son exposé, à la fois synthétique, clair et vivant, Grégory Audoire a précisé le champ sémantique de l’insurrection — insurrection « interne » ou personnelle, révolte ou réflexion solitaire ; insurrection « collective », contestation esthétique, philosophique, idéologique ou sociale — et souligné l’importance, puisqu’il s’agit avant tout de poésie, du travail sur la langue, de la réflexion sur le pouvoir des mots.
Il a ensuite évoqué quelques auteurs à découvrir ou à redécouvrir, « incontournables » comme Antonin Artaud, méconnus comme Pier Paolo Pasolini, voire inconnus ou réputés inaccessibles comme Paul Celan ou Roberto Juarroz.
Après ces grandes voix dérangeantes ou secrètes, ont été mentionnés quelques-uns des mouvements qui ont marqué de leurs turbulences l’évolution de la littérature et de l’art contemporains : futurisme, « stridentisme », surréalisme ; les poètes « engagés » des temps de guerre, de la Résistance, les porte-parole de la revendication identitaire.

Cette présentation bien conduite aura permis de rappeler une fois encore que la poésie ne se limite pas aux récitations scolaires, ni aux jolivetés versifiées pour demoiselles romantiques du temps passé ; qu’elle est une parole forte, violente parfois, mais toujours profondément humaine et, pour cela même, toujours actuelle.

Liste des nouvelles acquisitions. Choix établi par Grégory Audoire

MONOGRAPHIES, RECUEILS INDIVIDUELS

ARTAUD Antonin, L’Ombilic des limbes
BIANU Zéno/ VELTER André, Prendre feu
CELAN Paul, Partie de neige
CHAR René, Feuillets d’Hypnos
CHAR René, Fureur et mystère
DEPESTRE René, Rage de vivre. Œuvres poétiques complètes
FERLINGHETTI Lawrence, Poésie, art de l’insurrection
GENET Jean, Le Funambule
HOCQUARD Jean-Jacques/TANON Pauline, Armand Gatti dans le maquis des mots
JOUFFROY Alain, Manifeste de la poésie vécue
JOUVE Pierre-Jean, Apologie du poète
JUARROZ Roberto, Poésie et création
JUARROZ Roberto, Poésie verticale
LAMARCHE-VADEL Gaëtane, La Gifle au goût public…et après ?
LE MEN Yvon, En fin de droits
MAIAKOWSKI Vladimir, Écoutez si on allume les étoiles…
MAIAKOWSKI Vladimir, Vers et proses
MAPLES ARCE Manuel, Stridentisme ! Poésie et manifeste
PASOLINI Pier Paolo, La Rage
PICHETTE Henri, Les Épiphanies
REVERDY Pierre, Au soleil du plafond
RILKE Rainer Maria, Lettres à un jeune poète
SEGHERS Pierre, La Résistance et ses poètes
VERHEGGEN Jean-Pierre, Ridiculum vi

OUVRAGES COLLECTIFS, ANTHOLOGIES, CHOIX DE TEXTES

Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française
En pleine figure. Haikus de la guerre de 14-18
Guerre à la guerre L’Honneur des poètes
L’Horizon est en feu : cinq poètes russes du XXe siècle. Blok – Akhmatova – Mandelstam – Tsvétaïéva - Brodsky
L’insurrection poétique : manifeste pour vivre ici Les Poètes du Grand Jeu
Women.
Une anthologie de la poésie féminine américaine du XXe siècle

Bibliographie détaillée téléchargeable au format PDF

 

20 avril 2015

Nos lectures...

Michel Renaud a lu : Roland Cailleux, Une lecture, Le Rocher, "Motifs", 480 p.

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Si Alexandre Vialatte est resté longtemps — et selon sa propre formule — un "écrivain notoirement méconnu", Roland Cailleux (1908-1980), cité à maintes reprises dans les fameuses chroniques de La Montagne, demeure, pour sa part, totalement ignoré du grand public. Il est à craindre, d'ailleurs, que son œuvre peu nombreuse ne connaisse jamais le succès posthume et commercial de celle de Vialatte, avec laquelle elle présente d'indiscutables affinités.
S'il est surprenant que Cailleux n'ait pas fait l'objet de tentatives de récupération régionaliste (il possédait un château à Saint-Genès-la-Tourette et exerçait en tant que médecin de cure à Châtel-Guyon), on comprend mieux la discrétion qui l'entoure lorsqu'on découvre que son nom est associé, dans les rares critiques qu'on lui a consacrées, à ceux d'auteurs tels que Marcel Aymé, Roger Nimier, Julien Gracq ou Kléber Haedens, écrivains pour happy few, insoucieux des modes littéraires comme du culturellement correct.
Écrit entre 1942 et 1947, Une lecture n'est pas un roman qui séduit d'emblée : l'écriture peut en paraître désuète, à la fois classique, quoique très "datée" dans les passages au style direct — l'auteur note d'ailleurs incidemment la versatilité des modes langagières — et le propos déconcertant. Par une sorte de jeu de miroirs et de tiroirs, le lecteur accompagne au fil des chapitres le personnage principal, lui-même occupé, à la faveur d'une parenthèse dans sa vie professionnelle et sentimentale, à la découverte du cycle romanesque de Proust. Nous voici donc conviés à relire la Recherche avec les yeux d'un béotien de bonne volonté, dont la situation n'est pas sans analogie avec celle du "héros" du Goût des autres, si l'on peut oser cette référence anachronique.
Par une sorte de mimétisme — qui n'est sans doute pas totalement inconscient —, les pages consacrées aux exégèses et aux enthousiasmes du personnage-lecteur renvoient au style même de Proust, à sa syntaxe élégante et précise, requérant une attention sans faille de la part du "lecteur empirique". Lorsque l'auteur reprend la main — et ses distances vis-à-vis de ses créatures de papier —, l'écriture se fait plus ironique et la confrontation du héros aux milieux artistiques, à la faune des acteurs, au public des galeries, comme au monde du négoce, nous vaut des pages alertes, dont l'humour n'est pas absent.
Comme toute œuvre littéraire digne de ce nom, Une lecture, au delà du simple "plaisir du texte", nous conduit à nous interroger sur le pouvoir de la fiction et le sens même de la littérature. Le livre est en même temps, ici, illustration de l'adage selon lequel tout lecteur est d'abord lecteur de lui-même.

16 avril 2015

Cercle de lecture avril

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Exceptionnellement, notre réunion mensuelle du vendredi 24 avril se tiendra à la Médiathèque Intercommunale de Saint-Éloy-les-Mines, rue du Puits Saint-Joseph, à 18 heures.
Le directeur, Grégory Audoire, nous présentera les nouvelles acquisitions du fonds poésie, en relation avec le thème retenu cette année pour le "Printemps des Poètes" : "L'insurrection poétique".

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