11 octobre 2013
"L'hebdomadaire qui parle de vous" 2
Compte rendu de la sortie en Bourbonnais dans Le Semeur Hebdo — 11 octobre 2013 :
"Des Livres & Nous" : Au pays des Ch'tits gars
"L'association « Des Livres & Nous » — Les Amis du Livre en Bourbonnais et Combrailles — organisait samedi dernier, 5 octobre, une sortie dans le département de l'Allier. Le programme de cette excursion avait été établi en fonction de trois centres d'intérêt :
— le Bocage bourbonnais et le souvenir d'Émile Guillaumin ;
— les églises romanes du Bocage et le patrimoine religieux ;
— le vignoble de Saint-Pourçain et le Bourbonnais de Valery Larbaud.
La matinée était entièrement consacrée à l'évocation d'Émile Guillaumin, grand écrivain paysan, initiateur du syndicalisme rural et journaliste, auteur de La Vie d'un simple. Les premières étapes du parcours permettaient de découvrir les lieux, les paysages évoqués dans ce célèbre roman, qui relate les travaux et les jours d'un humble métayer du XIXe siècle : la forêt de Gros Bois, les églises aux clochers typiques de Buxières-les-Mines et Ygrande. Le temps fort de cette matinée était bien sûr la visite du musée Émile-Guillaumin, installé dans l'ancienne ferme des Vignes, où le futur « Sage d'Ygrande » travaillait comme ouvrier agricole pour le compte de son grand-père et écrivit, dans les premières années du siècle dernier, l'ouvrage qui allait lui valoir l'estime des milieux littéraires.
Après un copieux repas bourbonnais à l'auberge d'Agonges — village natal d'Étienne Bertin, narrateur et personnage central du roman —, le programme se poursuivait avec la présentation de plusieurs édifices romans remarquables. Outre la belle église de grès rouge et ocre d'Agonges, on put ainsi admirer celles d'Autry-Issards et Meillers, ainsi que l'abbatiale de Saint-Menoux. Si l'on connaît bien la fameuse « Débredinoire », sarcophage de pierre de Menulphus — patron éponyme du lieu — qui aurait la propriété miraculeuse de guérir les simples d'esprit, on découvre toujours avec étonnement le « primitif d'Autry », magnifique tableau sur bois du XVe siècle, le tympan et le chapiteau des « animaux musiciens » de Meillers, ainsi que l'émouvante vierge à l'enfant, très archaïque, qu'abrite l'une des chapelles de l'église Saint-Julien.
La fin de l'après-midi était placée sous le signe de Valery Larbaud, autre grande figure de la littérature française, esprit cosmopolite, resté fidèle à sa terre d'enfance, qu'il disait « la plus douce région de France ». La journée se terminait donc par une dernière étape à Cesset, non loin de Saint-Pourçain. Le domaine de Valbois, où l'auteur de Fermina Marquez passait ses vacances et où il revenait parfois chercher la paix, loin du tumulte parisien, ne se visite pas, mais le souvenir de son hôte illustre hante encore les lieux. Avant de regagner Saint-Éloy, il paraissait difficile de quitter ce joli village vigneron sans une petite dégustation, proposée par Jean Teissèdre, à la cave des Bérioles. Ce jeune propriétaire a su persuader ses visiteurs qu'avec du travail et du talent, on peut rendre aux crus locaux la réputation dont ils jouissaient du temps des rois !
Une belle journée, enrichissante, chaleureuse et amicale, dont tous les participants garderont assurément un agréable souvenir."
Autre compte rendu de la sortie dans La Montagne du lundi 14 octobre. Texte, comme toujours, soumis à coupes sombres et agrémenté de quelques cacographies par un rewriter patenté.
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14 juin 2013
"L'hebdomadaire qui parle de vous"
Compte rendu de la conférence BD dans Le Semeur Hebdo — 14 juin 2013 :
"Des Livres & Nous" : À la découverte du neuvième art
Dans le cadre de son programmes de conférences ouvertes au public, l'association « Des Livres & Nous » — Les Amis du Livre en Bourbonnais et Combrailles — proposait dernièrement, à la Maison des Associations, une soirée consacrée à la bande dessinée, genre populaire et cependant méconnu. Pour la circonstance, Jean Martin, collectionneur et excellent connaisseur du genre, avait préparé un copieux exposé, illustré par une présentation de quelque 300 diapositives et un impressionnant lot d'albums à feuilleter.
Pendant près de deux heures, les auditeurs tenus sous le charme, ont pu découvrir les multiples aspects de la « B.D. », par le biais d'une approche à la fois attrayante et pédagogique. Après avoir évoqué quelques points historiques et techniques, Jean Martin insistait longuement sur les qualités esthétiques et graphiques dont font preuve les grands dessinateurs, mettait en évidence la richesse de la documentation, l'intérêt didactique, la portée politique ou l'humour, qui élèvent certains albums au rang des œuvres littéraires les plus estimables.
À travers de nombreux exemples le public a pu porter un nouveau regard sur les « classiques », un peu oubliés — comme Bécassine, Zig et Puce, Les Pieds Nickelés — ou bien connus — Mickey, Tintin, Spirou ou Astérix. Mais cette conférence, comme les échanges qu'elle a suscités, a également permis de prendre conscience des liens que le « neuvième art » entretient avec la littérature, avec des disciplines jugées plus « sérieuses ». Bien loin d'être futile, réservée aux enfants ou aux lecteurs paresseux, la bande dessinée peut conduire à une réflexion profonde sur les errements de l'Histoire, véhiculer des messages à caractère philosophique, humaniste ou politique. On ne saurait considérer comme mineures ou insignifiantes les œuvres d'Art Spiegelman ou de Tardi.
Mais, comme se plaisait à le souligner Maurice Blanchot, « la gravité n'exclut pas la légèreté ». On peut aussi se contenter, parfois, d'apprécier l'élégance ou l'originalité du dessin, le bestiaire insolite de Mézières, le sens de l'absurde de Charles M. Schulz — ou rire, tout simplement, avec Popeye et les Bidochon.
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