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15 mars 2024

Printemps des Poètes - Rencontre-lecture

Vous pouvez consulter et/ou télécharger en cliquant sur les liens ci-dessous :
1. La liste des auteurs cités
2. Les textes des poèmes
3. Une bibliographie sommaire

Renseignements et précisions complémentaires sur demande : dlen63700@gmail.com)

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« TELLE GRÂCE À CHANTER... »
    
    « Le sucre — disait Witold Gombrowicz — est délicieux lorsqu'on le prend dans du café, mais personne ne mangerait une assiette de sucre : ce serait trop. Et en poésie, l'excès fatigue : excès de poésie, excès de mots poétiques, excès de métaphores... » 
    On ne peut pas dire, à Saint-Éloy-les-Mines, que l’on souffre d’une telle pléthore : si la poésie est — comme le pensait Federico Garcia Lorca — « quelque chose qui va par les rues », peu nombreux sont ceux qui peuvent se flatter de l’avoir croisée dans celles de notre cité minière. C’est dire que si le Printemps des Poètes peut susciter quelque agacement par son côté festif et lénifiant — réinterprétation racoleuse de l’unanimisme annoncé naguère par Lautréamont —, il constitue néanmoins un événement susceptible de faire découvrir à un large public un genre littéraire méconnu, associé le plus souvent à des préjugés simplistes, au souvenir de fastidieuses récitations, d’insipides niaiseries ou d’élucubrations délirantes. 
    Le thème proposé cette année, la Grâce, pouvait, en raison de la complexité sémantique du mot, des diverses significations qu’il recouvre, confirmer que, si la poésie est en effet, parfois, un peu trop sucrée, elle peut aussi se montrer infiniment subtile, voire grave, amère ou profonde ; bref jouer sur des registres fort divers, allant de l’élégance frivole à la méditation métaphysique. 
    La rencontre-lecture poétique programmée le vendredi 15 mars dernier à la médiathèque intercommunale « La Lanterne », à l’initiative de l’association éloysienne « Des Livres & Nous », n’avait d’autre but que d’inviter le public à revenir sur les idées reçues, à faire litière des préjugés et des poncifs pour s’abandonner au plaisir du texte. De la « grâce à chanter » des poétesses lyonnaises de la Renaissance au « très haut amour » de Catherine Pozzi, des mignardises et madrigaux du Grand Siècle aux ferveurs romantiques, des dévotions de l’âge baroque aux interrogations panthéistes de Hölderlin ou Leopardi, de la quête de joie des grands poètes chrétiens aux vertiges mystiques de Christine Lavant, cette promenade à travers des textes oubliés, souvent méjugés et parfois difficiles aura — espérons-le — éveillé la curiosité des participants pour un fonds littéraire d’une exceptionnelle richesse.
    Quant à ceux qui n’auraient pas été touchés par la grâce de « l’ancien jeu des vers », ils s’en consoleront à l’occasion de la prochaine Fête des Vins, avec les sardines de Patrick Sébastien, qui valent bien, après tout, celles de Georges Fourest :
« Sans voix, sans mains, sans genoux,
Sardines, priez pour nous ! »

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