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15 mai 2021

Les lectures de Danielle (3)

0000000000DanielleB.jpgChristian Rauth, Fin de Série (De Borée, 2017). J'avais un a priori défavorable pour ce touche à tout, plus connu pour ses rôles dans des séries télévisées, mais en fait ce roman policier est plutôt bien ficelé : ton, personnages et intrigue sont bien rendus. Bon polar.

Djaïli Amadou Amal, Les Impatientes (Collas, 2020). La condition féminine au Sahel, si loin de la vie en Occident. Se lit en serrant les dents, se lit avec colère, en souhaitant que les choses évoluent dans ces pays et ne se dégradent pas chez nous. Rien n'est jamais acquis... Témoignage poignant.

Nicolas Beuglet, Le Dernier Message (XO éditions, 2020). Thriller reçu en cadeau. L'action se situe en Écosse, dans des paysages sauvages et désolés. L'enquête, classique au départ, évolue dans une presque anticipation : une société secrète , une future épidémie de morts due à la baisse de l'intelligence humaine... Mais non ? Plutôt passionnant, bien que les personnages auraient mérité d'être mieux exploités. Il y a d'autres surprises aussi... J'ai juste légèrement honte d'aimer ce genre d'histoires. Personne n'est parfait !

Marie-Hélène Lafon, Histoire du fils (Buchet-Chastel, 2020). Quoi dire ? C'est l'histoire d'une famille, au départ celle d'un fils sans père. En peu de pages, on suit cette famille sur un siècle. J'ai aimé le style, les mots, l'atmosphère. Bonne surprise.

Michel Bussi, Rien ne t'efface (Presses de la Cité, 2021). Acheté pour de mauvaises raisons. Histoire un peu alambiquée, lecture facile. Juste plaisant.

Joël Dicker, L'Énigme de la chambre 622 (De Fallois, 2020). Que s'est-il passé dans la chambre 622 du palace de Verbier ? Enquête compliquée, excès de coups de théâtre un peu tarabiscotés, Déçue à la fin.

Constannce Joly, Over the rainbow (Flammarion, 2020). C'est l'histoire d'un père et de sa fille, c'est l'histoire d'une fille et de son père parti trop tôt. C'est triste, c'est beau. Mon coup de cœur.

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04 mai 2021

Lire ou relire Alexandre Vialatte (1901-1971)

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Alexandre Vialatte est mort il y a cinquante ans, le 3 mai 1971. La Montagne, journal pour lequel il a écrit quelque neuf cents chroniques qui ont largement contribué à sa renommée posthume, semble avoir oublié de nous le rappeler. Vialatte, qui se présentait comme "notoirement méconnu", demeure, en dépit d'un certain succès commercial tardif, fondé sur des clichés et des malentendus  — Vialatte régionaliste, Vialatte humoriste —, un écrivain pour happy few, déconcertant, qui présente plusieurs visages et une personnalité complexe.
À ceux qui souhaitent découvrir ou connaître mieux l'auteur, on peut conseiller quelques titres révélateurs de la diversité de son talent littéraire. 
On trouvera à la Médiathèque du Pays de Saint-Éloy ses trois romans les plus connus — les seuls considérés comme achevés et publiés de son vivant —, ainsi que quelques choix de chroniques, ce qui peut suffire à une première approche.
Ne figurent pas au catalogue de la médiathèque les nouvelles de Badonce et les créatures (1937) ni l'indispensable intégrale des chroniques de La Montagne, ce qui est bien regrettable.

ROMANS

Battling le Ténébreux ou La Mue périlleuse (1928)
Le Fidèle Berger (1942)
Les Fruits du Congo (1951)
Ces trois titres ont été réédités dans la collection "L'Imaginaire", aux éditions Gallimard.

CHRONIQUES ET VARIÉTÉS

Almanach des quatre saisons (Julliard, 1981)
Vialatte à La Montagne (Julliard, 2011)

Vialatte a également laissé d'assez nombreux romans et proses diverses inachevés, mis en attente ou laissés à l'état de projets. Tout cela a été publié après sa mort. On peut sans doute parler de "testaments trahis", mais les lecteurs inconditionnels font leurs délices de ces textes où l'on retrouve les types et les thèmes chers à l'auteur : l'adolescence, la nostalgie des amours enfantines, la "frivolité" — proche de "l'insoutenable légèreté de l'être" de Kundera.
Dans cette catégorie, quelques titres qu'on pourra lire avec bonheur :

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La Maison du joueur de flûte (Le Livre de Poche/Biblio)
La Dame du Job 
(Le Livre de Poche/Biblio) — apparemment épuisé, se trouve facilement en occasion.
Salomé
(Le Dilettante)
La Complainte des enfants frivoles 
(Le Dilettante)

L'AUVERGNE DE VIALATTE

Si Vialatte aimait l'Auvergne et y fait souvent allusion dans ses écrits, son Auvergne, poétique, "absolue" et quelque peu fantasmée parfois, n'est pas tout à fait celle des guides touristiques.
C'est, en tout cas, une Auvergne pittoresque et inattendue, parfois cocasse, mais toujours évoquée avec une verve savoureuse que l'on découvrira dans La Basse Auvergne, publié aux édifions De Gigord en 1936. Pas de réédition récente, malheureusement, mais on trouve encore le livre sur des sites spécialisés, à des prix abordables. Même constat pour L'Auvergne absolue (Julliard, 1983), dans la catégorie "beaux livres".

VIALATTE ET LA POÉSIE

Une curiosité : les quelques poèmes de jeunesse de La Paix des jardins (La Différence, 1990), légers, désuets et vaguement mélancoliques, dans le goût des "fantaisistes", n'ont rien d'impérissable. S'il y a une vision du monde et une écriture poétiques chez Vialatte, il n'est pas un poète au sens classique du terme. Il est assez révélateur de constater que, dans ses très nombreuses chroniques, il ne cite pratiquement jamais les poètes proches ou issus du Surréalisme, ses contemporains.

LES CHRONIQUES DE LA MONTAGNE... ET LES AUTRES

Les fameuses chroniques de Vialatte, écrites pour beaucoup, on le devine, à des fins alimentaires, sont innombrables et ont été publiées dans des journaux, revues et magazines fort divers, parfois insoupçonnables ou obscurs. Les plus connues sont incontestablement celles de La Montagne : neuf cents chroniques réunies dans deux gros volumes de la collection "Bouquins", aux éditions Robert Laffont : Chroniques de La Montagne - 1952-1961. Édition établie par Pierre Vialatte, préface de Charles Dantzig (2000) ; Chroniques de La Montagne - 1962-1971. Édition établie par Pierre Vialatte, avant-propos de Charles Dantzig (2000).
Avant la publication de cette somme, plusieurs volumes de chroniques choisies, issues de diverses publications et regroupées de façon plus ou moins thématique, avaient été éditées par les éditions Julliard. Cette initiative commerciale aura eu au moins le mérite de contribuer à la relative popularité de l'auteur, sinon à sa reconnaissance en tant qu'écrivain de premier plan.
La plupart de ces compilations ont été reprises en format de poche (Pocket) et se trouvent assez facilement sur les sites d'occasion lorsqu'ils ne figurent plus aux catalogues des éditeurs.
Entre 1978 (Dernières Nouvelles de l'Homme) et 1995 (Pas de H pour Natalie), ce sont treize volumes qui paraîtront chez Julliard. Parmi ceux-là, il faut signaler Bananes de Königsberg (1984), série de chroniques-témoignages consacrés à l'Allemagne, où Vialatte  a séjourné dans l'Entre-deux guerres (époque où il découvre Kafka, qu'il traduira en français) et où il retournera en tant que journaliste pour couvrir les procès des criminels nazis.

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